La codirection, une nouvelle étape


Artiste associé depuis 2022, Damien Gouy prend la codirection du Théâtre des Marronniers dès cette rentrée, aux côtés d’Yves Pignard qui dirige le lieu depuis trente ans. Tous deux reviennent sur cette troisième année de transition qui marquera l’histoire du 7 rue des Marronniers.

Damien Gouy

“Nous voici déjà à cette troisième année de transition.

Quand Yves Pignard m’a proposé en mai 2022 de réfléchir ensemble à l’avenir du théâtre, je me suis donné pour objectifs d’apporter une énergie nouvelle pour que le théâtre développe sa propre ligne artistique dans le paysage culturel théâtral lyonnais, de me servir de mon réseau local et national en tant qu’ancien élève de l’ENSATT, ancien membre de la troupe du TNP-Villeurbanne sous la direction de Christian Schiaretti pendant 13 ans, tout en m’inspirant de ce qui a été construit durant les trente années de sa direction.

Il s’agit bien d’amorcer une nouvelle dynamique en restant au service du lieu et des valeurs de cette «Fabrique des imaginaires» : l’aide aux créations, le théâtre musical ou encore le rapport à la langue et la poésie.

Depuis trois ans, le dialogue est toujours constant entre nous, moi avec mon énergie de comédien, de codirecteur de compagnie et de festival, et Yves avec la sagesse et l’expérience de ses années de comédien, d’homme de théâtre et de décentralisation.

Cette saison se présente donc comme un tremplin vers ma prise de fonction, avec toujours son écoute et sa bienveillance comme fondement et ressource, et une année entière pour réfléchir aux orientations et utopies à mettre en place à partir de septembre 2025 tant au niveau artistique qu’au niveau du développement auprès de nos partenaires publics et privés et de notre public.

J’ai pu déjà esquisser de grandes lignes sur la saison proposée que nous avons construite en complicité, comme un retour à des séries de représentations plus longues, des créations de compagnies locales confirmées ainsi que de nombreuses présences autour d’événements culturels lyonnais identifiés.”

Yves Pignard

“J’ai fait le choix d’une codirection pour construire ensemble, l’un avec l’autre. Une codirection intergénérationnelle qui s’appuiera en permanence sur le travailde toute une équipe pour dynamiser notre action.

Pour moi, c’est un bonheur de vivre cette expérience : les responsabilités se partagent, notre binôme de direction travaille avec encore plus d’énergie pour mener le projet des Marronniers, la « Fabrique des imaginaires ».

J’ai d’abord choisi Damien Gouy pour ses origines et sa crédibilité artistique. Lyonnais de souche, il connait parfaitement sa ville mais aussi les territoires locaux grâce au remarquable travail de décentralisation culturelle qu’il mène en Beaujolais et dans la région de Blois, avec ses complices de la compagnie des Pierres Dorées ou de la Ben compagnie.

Concernant sa crédibilité artistique, j’apprécie à la fois :

sa sensibilité à l’art théâtral développée auprès de pédagogues remarquables à l’ENSATT d’abord puis au sein de la troupe permanente du TNP à Villeurbanne,

son important travail de comédien qui lui permet de camper aussi bien Napoléon, Paul Bocuse ou bientôt Jean Moulin ainsi que son activité de pédagogue dans diverses structures et écoles de théâtre, Arts en scène notamment où il met en scène de jeunes étudiants en formation,

son engagement envers la profession puisqu’il fait partie du comité de lecture, Les Journées de Lyon des auteurs de théâtre, et il préside l’association « Levers de rideau » qui organise chaque année dans un lieu culturel de la Métropole des journées de présentation de spectacles de compagnies à destination de programmateurs de lieux.

Une fête des mots et de théâtre musical

Son travail à mes côtés en tant qu’artiste associé nous a permis de mieux nous connaitre tout en commençant à structurer à deux de nouvelles actions au sein de la Fabrique des imaginaires, comme l’École du spectateur ou Les Marronniers nomades.

Nous voici donc ensemble pour franchir cette nouvelle étape de l’histoire du 7 rue des Marronniers, premier siège de la SEPR puis lieu de naissance en 1944 de la « République des jeunes », association qui deviendra la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture. Un lieu de création et d’éducation artistique, de médiation et de diversité culturelle qui répond à de nombreux enjeux de notre époque, menacée à terme par l’affaiblissement du lien social et la standardisation des imaginaires.

Ensemble, nous vivrons avec passion cette saison 24-25, cette fête des mots et de théâtre musical que nous souhaitons dynamique, inventive et surprenante.